Comment les plateformes et la presse d'information peuvent-ils partager la juste valeur du contenu numérique, des publicités et des données ?

WEBINAIRE, 5-6 NOVEMBRE 2020

L'année 2020 confirme chaque jour combien le journalisme professionnel de qualité est crucial pour notre société dans son rôle de fournir des informations précises, de défendre les idées et de servir la cause du progrès humain. Alors que l'audience en ligne a explosé en 2020, l'impact alarmant de la pandémie sur le secteur de l'information pousse les acteurs des médias à trouver une issue à la relation complexe qui les lie aux acteurs technologiques mondiaux. Les deux parties se retrouvent à la fois dans une relation de coopération et d'antagonisme. Si, d'une part, le référencement des contenus d'information leur confère une plus grande visibilité et accessibilité, les plateformes captent par ailleurs la valeur de ces contenus et de leurs utilisateurs sans aucune compensation explicite ou équitable.

L'Alliance de la Presse d'Information Générale est à la pointe de cette négociation avec les plateformes. Dans ce webinaire (deux sessions de trois heures les 5 et 6 novembre), l'Alliance s'associe à WAN-IFRA, l'Association mondiale des éditeurs de médias d'information, pour explorer les différentes réponses qui sont apportées au niveau international pour parvenir à une répartition équitable de la valeur entre les médias d'information et les géants de l'Internet. Ils investissent deux jours de partage de connaissances avec des éditeurs et des experts du monde entier, en analysant les trois principaux moteurs de revenus que sont la distribution de contenu, la publicité et les données.

Sur le front des contenus, l'industrie mondiale des contenus d'information se tourne vers l'Australie depuis la publication en juillet d'un projet de code qui obligerait Google et Facebook à négocier avec les éditeurs de presse à rémunérer leur contenu et partager les données et les revenus publicitaires.

En Europe, l'article 11 de la "directive sur le droit d'auteur" prévoit l'établissement d'un droit lié au droit d'auteur pour la presse. En d'autres termes, les médias européens demandent aux plateformes de leur accorder le droit de proposer des avant-premières de leurs contenus. La France a été le premier pays à appliquer la directive européenne. La réaction de Google a été virulente et l'autorité française de la concurrence a dû intervenir pour exiger de Google qu’il rentre en négociation avec les éditeurs et définisse le cadre dans lequel les contenus d'information puissent être utilisés.

En Espagne, le gouvernement avance rapidement vers la mise en œuvre de la directive européenne sur le droit d'auteur. En attendant, le secteur des médias d'information d'Amérique latine est particulièrement touché par les conséquences du "duopole". Alors que des tentatives de réglementation visant à alléger la pression sont menées dans la région, Google poursuit des accords individuels avec des éditeurs.

Début octobre, aux États-Unis, la sous-commission antitrust de la Chambre des représentants a publié un rapport qui conclut que Facebook, Google, Amazon et Apple ont des pouvoirs monopolistiques. Dans son rapport, elle fait des recommandations pour contrer la position anti-concurrentiel des plateformes technologiques. Le 21 octobre le département de la justice américain a ouvert une procédure contre Google pour atteinte au droit de la concurrence et pour abus de position dominante.

Sur le front de la publicité, l'industrie du marketing et des technologies publicitaires est à un moment pivot. Respect de la vie privée, suppression des identifiants publicitaires spécifiques à l'utilisateur et réinitialisables fournis par les services Google Play pour la publicité, pression pour honorer les signaux externes de "Do Not Track", l'attention croissante sur les avis riches en contenu - messages vidéo ou d'autres formes de communication, peut aider les entreprises à obtenir le consentement pour traiter correctement les données à caractère personnel, les agents tiers de protection de la vie privée et les lois de localisation des données sont autant de points de friction auxquels le secteur publicitaire est confronté.

La presse en ligne utilise des données de tiers, qui sont collectées auprès des consommateurs sur d'autres sites à l'aide d'outils de suivi, pour cibler les utilisateurs. Mais les changements apportés aux principaux navigateurs pour réprimer la collecte de données par des tiers et les nouvelles règles de confidentialité sur Internet rendent cette pratique moins viable. Les efforts déployés pour travailler sur des ensembles de principes et des lois types constituent une contribution positive et significative à l'ajout de contrôles de la vie privée au niveau du secteur. A tous ces enjeux s’ajoutent la vague d'enquêtes antitrust, et la pandémie de virus qui forcent le changement dans la technologie de la publicité. Une tempête parfaite pour Google et Facebook ?


Le webinaire se déroule sous la règle dite de "Chatham House": les participants sont libres d'utiliser les informations collectées à cette occasion, mais ils ne doivent révéler ni l'identité, ni l'affiliation des personnes à l'origine de ces informations, de même qu'ils ne doivent pas révéler l'identité des autres participants.

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